Commencée dans la nuit du 30 août, l'opération Deliberate Force est
tout sauf une attaque massive contre les Serbes de Bosnie. Et, pour les forces armées américaines qui ont la haute main sur la définition des missions menées par l'Otan, il n'est, par exemple, pas question de mener des opérations comparables à celles qui le furent durant la guerre du Golfe. Tout ici est pesé, gradué et aussi précis que possible. C'est ainsi que, dès le début de cette opération, ses organisateurs ont annoncé qu'ils frappaient exclusivement 25 objectifs militaires, portés par la suite à 32, et tous d'ordre strictement militaires.
Il s'agissait là, en quelque sorte, d'une première phase, destinée à affaiblir les forces adverses. Les objectifs répertoriés par l'Otan allaient du plus «urgent», les sites de missiles et d'artillerie sol-air, au plus menaçant: les concentrations d'armes lourdes et les dépôts de munitions, en passant logiquement par les postes de commandement et les réseaux hertziens permettant aux forces serbes de communiquer entre elles. Mais, dans le souci de ne pas infliger aux populations civiles ce qu'il est convenu d'appeler des «dommages collatéraux» les avions de l'Otan ont utilisé peu de bombes «lisses» à gravitation, peu précises. Les pilotes larguèrent donc, sur des objectifs repérés dans le détail grâce aux missions de reconnaissance, des missiles et des bombes guidées par laser. En provoquant de la sorte des dommages maximaux aux objectifs, quand ils ont été atteints