Santiago,
de notre correspondant Manifestants d'extrême gauche et policiers se sont violemment affrontés aux abords du palais présidentiel de la Moneda, lundi 11 septembre, jour anniversaire du coup d'Etat militaire de 1973. Bien que la manifestation ait été autorisée, la «haine du flic», vivace chez les plus jeunes, ainsi que les souvenirs des années Pinochet, encore à fleur de peau, ont eu raison des appels au calme des organisateurs. Jets de pierre et bombes lacrymogènes ont alterné pendant une petite heure, alors que le gros du cortège, formé de plusieurs milliers de personnes, se dirigeait vers le cimetière de la capitale où se trouve la tombe de l'ex-président socialiste Salvador Allende, mort aux premières heures du pronunciamiento.
Cette journée est toujours fériée, en dépit du rétablissement de la démocratie en 1990. Le général Pinochet a lui aussi commémoré la «geste libératrice» qui l'a fait accéder au pouvoir en 1973. Devant plusieurs centaines de fidèles, le commandant en chef de l'armée de terre s'en est pris aux «marxistes qui sèment la violence, aujourd'hui comme hier». Le président démocrate-chrétien, Eduardo Frei, a préféré pour sa part ne rentrer que dans la soirée d'un voyage officiel au Mexique.
Ce lundi agité aura d'abord rappelé que le Chili est encore loin de la réconciliation nationale qu'invoquent rituellement autorités politiques et ecclésiastiques. Les rapports entre les forces armées et la coalition gouvernementale de centre-gauche se sont d'ailleur