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Libération

Les temps sont durs pour l'entreprise Cosa nostraLa mafia afficherait 130 millions de francs de déficit.

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publié le 13 septembre 1995 à 8h23

Rome,

de notre correspondant La multinationale Cosa nostra serait en train de plonger dans le rouge. Si les clans mafieux de Sicile et leurs partenaires de Calabre, Campanie et des Pouilles publiaient le bilan consolidé de toutes leurs activités, on pourrait constater qu'en 1995, les dépenses dépassent pour la première fois les recettes. Un déficit qui atteindrait chaque mois 40 milliards de lires (environ 130 millions de francs). Telle est la conclusion étonnante à laquelle est parvenu l'hebdomadaire économique Il Mondo en extrapolant des données officielles du Département investigatif antimafia (DIA), le bras armé de l'Etat italien dans la lutte contre la criminalité organisée.

«Cosa nostra et Compagnie» connaît une crise et, comme toute véritable entreprise, entamerait sa restructuration. Le chiffre d'affaires global des quatre organisations criminelles italiennes (Cosa nostra sicilienne, N'dranghetta calabraise, Camorra napolitaine et Sacrée Couronne unie dans les Pouilles) a été estimé en 1994 entre 25.000 et 30.000 milliards de lires ­80 à 100 milliards de francs environ­ avec des bénéfices de l'ordre de 30%, soit 10.000 milliards. «Cosa nostra SA» reste cependant le deuxième groupe italien après Fiat. Jusqu'à l'année dernière, tous les domaines d'activité ont été en expansion: trafic de drogue (qui, à lui seul, aurait rapporté l'année dernière 3.000 milliards), racket et usure, jeu et loteries clandestines, trafic d'armes, contrebande et marché des travaux publics.

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