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Libération

Premier accord en vue entre Grecs et Macédoniens à New York

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publié le 13 septembre 1995 à 8h23

Athènes, correspondance

Des négociations directes entre les ministres grec et macédonien des Affaires étrangères ont commencé depuis hier à New York sous l'égide du médiateur de l'ONU Cyrus Vance, pour mettre un terme à quatre ans de bras de fer entre les deux pays. Voulu par les Etats-Unis, l'accord, qui pourrait être signé dès demain, réglera dans un délai de trente jours, le contentieux sur la Constitution et le drapeau macédoniens qui, aux yeux des Grecs, étaient révélateurs des visées expansionnistes de cet Etat. Le soleil à seize branches ­emblème de la Macédoine antique­ est considéré par Athènes comme un patrimoine hellénique. L'accord aboutira à la levée de l'embargo unilatéral imposé par la Grèce depuis février 1994 à sa voisine du nord. La très délicate question du nom de la Macédoine fera, elle, l'objet d'un second tour de négociations (en avril 1993, cette ex-République yougoslave avait finalement été reconnue et admise à l'ONU sous le nom provisoire de Fyrom ­pour Former Yugoslavia Republic of Macedonia).

Depuis 1991, Athènes a usé de toute son énergie pour empêcher la reconnaissance de ce petit pays de 1,9 million d'habitants (dont 67% de Slaves orthodoxes, 23% d'Albanais, 4% de Turcs) sous un nom dont elle prétend détenir l'exclusivité depuis Alexandre Le Grand. Tout le pays s'est mobilisé dans une hystérie nationaliste pour défendre la cause de «sa Macédoine grecque», une province au nord du territoire hellénique, contre «l'autre» Macédoine. En 1993, le gouve