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Libération

L'Eglise péruvienne en croisade contre la stérilisation volontaire. Fujimori défend une loi autorisant la vasectomie et la ligature des trompes.

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publié le 14 septembre 1995 à 8h18

La chaire est ardente mais le président Fujimori ne faiblit pas

devant la levée de crosses déclenchée dimanche par les prêtres de son pays contre une loi, adoptée deux jours plus tôt par le Congrès, autorisant le recours à la vasectomie et à la ligature des trompes comme méthode de contrôle des naissances. Partisan résolu du planning familial, le chef de l'Etat se montre déterminé à ratifier ce texte, qu'il a largement inspiré, quitte à défier l'Eglise, la plus puissante institution du Pérou après l'armée.

Alberto Fujimori a ainsi affirmé samedi qu'il revenait aux couples et à eux seuls de recourir à la stérilisation, «avec une liberté totale». La réplique du clergé a été immédiate. Dans toutes les Eglises, les prédicateurs ont fustigé la loi, et diffusé un avis de la Conférence épiscopale regrettant que les parlementaires «aient permis d'ouvrir la porte à un moyen qui signifie une nouvelle forme d'agression à la santé et à l'intégrité physique». Le chef de l'Eglise catholique péruvienne, le cardinal Augusto Vargas Alzamora, a pour sa part prévenu les fidèles que le fait d'avoir recours à la stérilisation volontaire constituait un «péché grave».

Les hostilités entre les pouvoirs temporel et spirituel se sont ouvertes le 28 juillet, quand Fujimori, à l'occasion des cérémonies d'investiture pour son second mandat, a déclaré, en présence du primat du Pérou, qu'il était temps de «faciliter le recours pour tous au planning familial. Mon gouvernement, avait-il promis, agira concrètem