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Libération

Un juge américain rejette l'appel d'Abu-JamalNouvel espoir pour le chauffeur de taxi, condamné à mort: la Cour suprême de Pennsylvanie.

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publié le 19 septembre 1995 à 8h11

Washington,

de notre correspondant Abu-Jamal, condamné à mort en 1982 pour le meurtre, un an plus tôt, d'un policier de Philadelphie, a vu un nouvel appel contre sa condamnation rejeté par un juge de la ville ­ qui avait présidé à son premier procès. Abu-Jamal, qui devait être exécuté le 17 août dernier, mais qui avait obtenu in extremis un report de sa peine, devrait faire appel de cette décision devant la Cour suprême de Pennsylvanie, et la procédure judiciaire s'en trouve sans doute ainsi relancée de plusieurs années.

Militant noir et ancien journaliste de radio, chauffeur de taxi à ses heures, Abu-Jamal dit «Mumia» avait réussi à attirer sur son cas l'attention d'une vaste coalition internationale d'intellectuels, vedettes du show-biz ou hommes politiques, grâce à un livre écrit en prison et une vigoureuse campagne relayée par quelques mouvements de la gauche internationale. Cette campagne, et les vigoureuses dénonciations entendues à l'occasion sur la justice américaine «raciste», avait créé un profond malaise aux Etats-Unis d'un bout à l'autre de la gamme des sensibilités politiques. Un long article remarqué, dans le New York Times, avait assimilé cette mobilisation des consciences internationales aux émois du «gauchisme de Park Avenue» (autrement dit, la gauche caviar) immortalisé il y a plus de vingt ans par une satire de l'écrivain Tom Wolfe, décrivant une soirée de soutien au mouvement des Black Panthers au domicile du chef d'orchestre Leonard Bernstein.

Car la plu