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Libération

Clinton se rallie au Sénat contre l'aide aux pauvres. Les républicains ont reçu le soutien des démocrates pour réformer le système du «welfare».

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publié le 23 septembre 1995 à 8h03

Washington,

de notre correspondant Le vote massif, cette semaine, par le Sénat américain, d'une réforme fondamentale du système américain du welfare ­l'aide aux plus démunis, qui se concentre massivement sur les jeunes mères célibataires (souvent noires) au chômage­ marque à la fois un transfert massif de compétences sociales de l'Etat fédéral vers les différents Etats du pays, et la profonde mutation conservatrice de l'axe de la vie politique américaine. La version du Sénat, qui doit être désormais accordée avec celle de la Chambre des représentants, plus agressivement conservatrice, a en effet reçu le soutien du président américain Bill Clinton ­et d'un bon nombre de sénateurs démocrates. Cette réforme fondamentale des mécanismes de l'Etat providence a été adoptée par 87 voix contre 12, les votes de 35 sénateurs démocrates rejoignant ceux de la majorité républicaine.

Le texte met fin à la garantie automatique de soutien financier pour les plus pauvres des Américains, impose une limite maximale de cinq ans pour le versement des allocations, et exige des différents Etats qu'ils mettent au moins la moitié des récipiendaires d'aides sociales au travail d'ici l'an 2000. L'Etat fédéral continuera de verser les allocations de welfare ­complémentaires, comme dans le système actuel, de celles versées localement­ mais sous forme de sommes fixées forfaitairement une fois pour toutes. Dans le système actuel, il suffisait de remplir les conditions posées pour en recevoir les bénéfices,