Madrid,
de notre correspondant Lorqu'à Formentor, Felipe Gonzalez s'est assis à la place de la présidence de l'Union européenne, peut-être a-t-il eu un soupir nostalgique en souvenir de la fois précédente, en juin 1989, au sommet de Madrid, quand la politique intérieure était pour lui un parterre de roses et qu'il préparait dans un fauteuil sa deuxième réélection à la majorité absolue. Il pouvait alors se consacrer sans migraine à sa passion, les affaires internationales.
Cette fois, il a un peu la tête ailleurs: vers une Chambre des députés qu'il ne contrôle plus, ou vers les juges qui font trembler son gouvernement. Sera-t-il même l'hôte du prochain sommet qui doit conclure la présidence espagnole, en décembre? Probable, parce que l'échéance se rapproche, mais pas certain, tant le chaos politique espagnol est chaque jour plus imprévisible.
Les élections seront bien anticipées (d'un peu plus d'un an sur la date prévue), a réaffirmé mercredi le chef du gouvernement devant les députés, mais pas avant mars. Pas question de dissoudre avant l'hiver, surtout «parce qu'il faut terminer avec succès la présidence de l'UE». Sur les bancs de l'opposition, la réponse a fusé: «De toute façon, vous n'êtes plus en mesure de rien assurer.» Il est vrai que son gouvernement paraît balloté par des événements qu'il ne maîtrise plus.
Que vont décider, dans les jours qui viennent, les juges du tribunal suprême, en charge du dossier explosif du GAL, le Groupe antiterroriste de libération (escadron de