Menu
Libération

Les tueurs en série font trembler l'Afrique du SudLa police est sur les traces de trois serial killers.

Article réservé aux abonnés
publié le 25 septembre 1995 à 8h03

Johannesburg,

de notre correspondant C'est un méchant terrain vague appartenant à une compagnie minière, de l'autre côté de la voie de chemin de fer, à deux pas de Boksburg, un banal quartier de petits Blancs de la banlieue de Johannesburg. Il y a huit jours, en promenant son chien, un réserviste de la police est tombé sur les corps de dix femmes, en état de décomposition avancée, éparpillés dans un rayon de trois cents mètres, certaines dépouillées de leurs vêtements, d'autres toutes habillées. Comme seul indice, la police a découvert des couteaux, des restes de bougie calcinés, des morceaux de miroir et des oiseaux égorgés.

Suivant la piste du rituel satanique, sa division des crimes occultes a consulté des sangomas, des sorciers africains spécialistes de magie noire. Pour le reste, comme l'affirme Faizel Kader, porte-parole du Service national d'enquête criminelle à Pretoria, «toutes les spéculations sont ouvertes. Tout ce que nous savons, c'est que les meurtriers en série sont des gens intelligents, qui agissent souvent seuls et s'informent de l'avance des recherches à travers les médias. Donc, nous restons discrets». La police sud-africaine a fait appel aux services de Robert Fessler, un psychocriminologue du FBI américain, spécialiste des serial killers.

Des manifestations de panique ont éclaté ici et là. Des femmes choquées ont été prises de crise d'hystérie devant les caméras de télévision, d'autres ont manifesté pour un retour de la peine de mort, lors de la visite de