Quinze ans après la signature d'une première convention de l'ONU sur
la restriction d'emploi des mines terrestres, que seuls quarante-neuf Etats appartenant pour la plupart au monde développé avaient ratifiée, une conférence de révision s'est ouverte hier à Vienne. Elle devrait durer trois semaines, pendant lesquelles les délégués représentant cinquante-deux Etats vont discuter de trois points majeurs: l'extension de la convention aux conflits intérieurs, la mise en place d'organismes de contrôle, et la définition de normes interdisant la fabrication de mines indétectables. Les organisations non gouvernementales les plus actives dans ce domaine essentiellement la Croix-Rouge internationale et Handicap international militent pour une attitude beaucoup plus radicale: l'interdiction totale de la fabrication de cette «arme des lâches», qui tue et mutile chaque année plusieurs dizaines de milliers de personnes. 110 millions de mines sont actuellement actives sur la planète et 2 millions ont été posées pour la seule année 1994. Pour l'instant, seule la Belgique a pris une décision de bannissement total des mines terrestres. Dans les autres Etats développés, les militaires préfèrent prôner la fabrication d'engins s'autodétruisant au bout d'une certaine période. Plusieurs Etats, gros producteurs et exportateurs de mines, dont la Chine, l'Inde et Cuba ont fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas ratifier un texte final qui interdirait l'emploi des mines dans des conflits int