La Russie «devra commencer à s'armer et à créer un bloc militaire»
si les pays Baltes adhèrent à l'Otan, a mis en garde, hier, Pavel Gratchev, le ministre russe de la Défense. Il a également annoncé que la Russie allait demander que la future force multinationale en Bosnie soit placée «sous le commandement alterné de l'Otan et de la Russie», les troupes russes ne devant servir, «sous aucun prétexte», sous l'autorité unique de l'Alliance atlantique. Rappelant une nouvelle fois l'opposition catégorique de Moscou à tout élargissement de l'Otan à ses anciens satellites, Pavel Gratchev a ainsi défini «le seuil de tolérance» de la Russie. La Lettonie, la Lituanie et l'Estonie ont déposé une demande officielle d'adhésion à l'Otan, et sont les seuls pays de l'ex-Urss à n'avoir pas rejoint la Communauté des Etats indépendants (CEI).
Cette déclaration de Pavel Gratchev intervient moins d'une semaine après l'accord formel des membres de l'alliance pour son élargissement. Dès le 8 septembre, le président russe, Boris Eltsine, avait prévenu que «la flamme de la guerre pouvait se répandre sur toute l'Europe», en cas d'élargissement de l'Otan. Pavel Gratchev a également précisé hier que la Russie respectera le traité de limitation des forces conventionnelles en Europe (CFE) «quand la stabilité régnera en Europe». Il laisse ainsi entendre que Moscou pourrait refuser les nouvelles propositions de réaménagement en sa faveur des flancs militaires, dans la région de Saint-Pétersbourg, au nord, et