Alexandre Minkine, un journaliste très connu à Moscou pour ses articles au vitriol, a été agressé hier soir par un inconnu, et hospitalisé. Comme Dmitri Kholodov, tué l'an dernier par un colis piégé, ce quingagénaire à la plume mordante travaille pour le quotidien populaire Moskosvki Komsomolets et, comme lui, il s'en était pris au ministre russe de la Défense Pavel Gratchev, l'accusant de corruption. Après l'assassinat en mars du journaliste-vedette Vladislev Listiev, qui devait prendre la tête de la première chaîne de télévision russe, ce nouveau cas illustre la violence dont sont menacés les professionnels de la presse. Glasnost, une Fondation pour la défense de la liberté de la presse, rapporte ainsi que 38 journalistes ont été victimes d'agressions physiques en 1994.
Malgré leur dédain bien connu du danger (les envoyés spéciaux russes, ainsi, ne portaient en général pas de gilets pare-balles durant la guerre en Tchétchénie), les journalistes moscovites commencent à tenter de se prémunir contre ces attaques. Sacha Rokhline, ainsi, lui aussi membre de la rédaction du Moskovski Komsomelts, suit depuis deux mois un stage d'autodéfense pour les journalistes russes organisé par l'école Koronka de Moscou. «Je travaille pour un journal assez provocateur et fouineur, donc je cours toujours le risque de me faire casser la gueule par des mafieux ou des voyous», affirme-t-il entre deux entraînements. Sorti indemne «par pur hasard» d'une attaque, Sacha est désormais décidé à ne pas g