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Libération

Accord sur le pétrole des Malouines

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Britanniques et Argentins exploiteront en commun le pétrole des îles.
publié le 27 septembre 1995 à 7h57

«Historique» pour Buenos Aires, simplement «technique» pour Londres, le protocole d'accord sur l'exploitation du pétrole off-shore des îles Malouines, que signeront aujourd'hui à New York les ministres argentin et britannique des Affaires étrangères, couronne neuf mois de négociations ardues. Pour le président Carlos Menem, il s'agit de «ce qu'on pouvait obtenir de mieux depuis l'usurpation (la prise de possession des Malouines par le Royaume-Uni) de 1833», voire même d'un «premier pas vers la récupération de notre souveraineté». Le Foreign Office ne l'entend évidemment pas de cette oreille, un porte-parole rappelant que «la souveraineté britannique sur les Falklands (appellation anglaise de l'archipel) est garantie». Et si le chef de l'Etat argentin a d'ores et déjà annoncé son intention de rencontrer John Major le mois prochain au siège de l'ONU à New York, à l'occasion du cinquantième anniversaire des Nations unies, le gouvernement de Londres reste réservé quant à la tenue d'un tel «sommet».

L'optimisme de Menem obéit avant tout à des considérations de politique intérieure: n'a-t-il pas fait miroiter, avant sa réélection en mai dernier, un retour négocié des Malouines au bercail argentin d'ici l'an 2000? Il avait d'ailleurs multiplié les gestes conciliateurs à l'égard des «pirates» pendant son premier mandat afin de sortir de l'impasse diplomatique où la catastrophique expédition de 1982 avait enfermé la nation sud-américaine.

La guerre perdue a laissé des séquelles doulour