«L'ultime campagne d'essais en cours n'a pas d'autre finalité que de
nous mettre en état d'adhérer au traité d'interdiction définitif des essais nucléaires.» En s'exprimant, hier, devant l'assemblée générale des Nations unies, le ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette, n'a pu éviter d'évoquer le sujet qui, lors de cette session (la 50e session de l'ONU), risque d'isoler la France: la veille, le chef de la diplomatie japonaise, Yohei Kono, avait confirmé l'intention de son pays de soumettre à l'assemblée générale une résolution appelant à l'arrêt immédiat de ces essais. Le texte de cette résolution devrait être finalisé d'ici environ un mois. Le ministre a involontairement conforté ses détracteurs avec un lapsus freudien qui l'a fait condamner la «profilération des essais nucléaires»...
Souhaitant déplacer le débat sur le thème plus large du désarmement, le ministre français a évoqué également la décision française sur la fabrication des mines antipersonnel. Sur les armes chimiques, il a, au risque de faire grincer des dents chez ses alliés, regretté dans son discours que la «France soit, à ce jour, le seul membre permanent du Conseil de sécurité à avoir ratifié cette convention» et souhaité «que les autres membres permanents le fassent, eux aussi, dans les mois qui viennent».
Sur la Bosnie, Hervé de Charette qui, la veille, s'était félicité du nouvel accord conclu à New York, a revendiqué pour la France le mérite des évolutions récentes. «La France, au pri