Moscou, correspondance
Les généraux russes vont livrer bataille sur le terrain politique. Victime d'une crise financière et idéologique sans précédent, humiliée par une campagne interminable en Tchétchénie, l'armée sera très présente lors des législatives du 17 décembre. 123 militaires, dont 23 généraux seront candidats, a annoncé lundi Pavel Gratchev, le ministre de la Défense. Dans la législation, «un militaire peut devenir député sans même quitter l'armée», souligne Sergei Markov, spécialiste des questions militaires à la fondation Carnegie pour la paix internationale de Moscou.
Outre ces candidats officiels du ministre de la Défense, les candidats en uniforme sont présents dans presque tous les partis. Héros de la guerre d'Afghanistan, général putschiste ou officier détracteur de la guerre en Tchétchénie, ils sont de véritables mascottes électorales.
C'est sans aucun doute le général Alexandre Lebed, l'enfant terrible du ministère de la Défense, qui a lancé la mode. Peu enclin aux pirouettes diplomatiques des politiciens, ce para rustaud aurait, selon les sondages, gagné les coeurs d'une partie de l'électorat nationaliste. A travers l'ancien protecteur de la minorité russe en Moldova, le Congrès des communautés russes se fait le chantre des droits des laissés-pour-compte des réformes économiques, en premier lieu la province et les militaires. L'uniforme est particulièrement apprécié au sein des partis d'extrême droite et nationalistes. En quête de la grandeur soviétique ou