Après les pots-de-vin de «Tangentopoli», après le scandale du
patrimoine immobilier public loué à la nomenklatura à des prix dérisoires «Affittopoli» voilà «Assuntopoli», la dernière affaire qui secoue l'opinion transalpine: les embauches dans la fonction publique de faux handicapés. Les premiers résultats de l'enquête de la magistrature sont accablants. Rien que pour la période 1990-1992 et dans le seul ministère des Postes, seules quatre embauches sur cent étaient légitimes: les 96 autres étaient intervenues grâce à de faux certificats d'invalidité. Les neuf médecins de la commission chargée de l'expertise par le procureur de la République de Rome n'en croyaient pas leurs yeux. Les malades examinés étaient tous des jeunes gaillards en parfaite santé: un facteur, qui, selon les certificats, devait être affecté par une grave forme de scoliose, était, l'après-midi, moniteur de gymnastique dans un club de la capitale. D'autres avaient effectué leur service militaire dans les corps d'élite: parachutistes ou infanterie d'assaut.
«Qui peut exclure que quelqu'un, gravement malade, soit allé à Lourdes et en ait été miraculeusement guéri?», a rétorqué l'un des avocats des faux handicapés, soulevant un tollé chez les journalistes, les magistrats, et les associations de malades. Dans cette Italie des affaires, l'opinion publique commence à avoir les nerfs à fleur de peau. Le scandale de «Tangentopoli» avait fait des dégâts dans le petit monde de la politique et des affaires, mais, i