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Analyse

Paris sourd aux signes annonciateursUn collaborateur de Jacques Foccart, le «monsieur Afrique» du gaullisme, a été sollicité début septembre par un proche de Denard.

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publié le 30 septembre 1995 à 7h52

Si la France officielle n'a pas été au courant des préparatifs de

l'équipée des mercenaires actuellement en cours aux Comores, Jacques Foccart, l'historique «monsieur Afrique» du gaullisme, était-il «au parfum»? Selon nos informations, l'octogénaire conseiller officieux de Jacques Chirac savait, depuis la mi-septembre au plus tard, que des opposants au président Djohar cherchaient activement l'appui de la France pour faire tomber le régime. A défaut d'appui, ils évoquaient le danger d'une «opposition antifrançaise» s'emparant du pouvoir à Moroni. Pour faire passer le message, un intermédiaire proche de Bob Denard a pris contact avec un collaborateur de Jacques Foccart. La vraie nouvelle: il a été débouté et, n'ayant pu obtenir de rendez-vous, a seulement fait parvenir un petit mot accompagnant, pour suite à donner, une longue lettre adressée à une personnalité très proche de Jacques Chirac, au demeurant pas du tout chargée des affaires africaines. Cette lettre, mise sous le coude, n'est jamais parvenue à son destinataire...

Injoignable hier, Jacques Foccart, souffrant et en retraite à Luzarches, dans sa propriété au nord de Paris, nous avait affirmé, dès jeudi, ne pas avoir été «au courant» d'une aventure qualifiée comme «totalement confuse». Il n'en reste pas moins qu'un des ses collaborateurs a été sollicité, début septembre, par un fonctionnaire français ­ proche de Bob Denard et nostalgique de «l'Afrique à l'ancienne» ­ résidant aux Comores, après avoir été en poste à la R