Trois escadrilles de chasseurs de l'Otan ont tiré, hier matin et
après-midi, sur des rampes de lancement de missiles sol-air de l'armée serbe de Bosnie. Ces rampes, partiellement détruites, se situent aux alentours de Prijedor, Banja Luka, dans le nord-ouest de la Bosnie et au sud-est de Sarajevo. Ces attaques sont les premières destructions de l'Otan depuis la suspension des frappes, le 20 septembre. Les explications officielles, à Naples et à Sarajevo, invoquent une sorte d'autodéfense. Ces vols de routine, «accrochés» par des faisceaux de radars de ces rampes se sont sentis menacés de tirs des missiles. Les pilotes, à leur initiative, mais obéissant à de strictes consignes de sécurité, ont donc répliqué préventivement.
Mais derrière l'explication publique se dissimule le message personnel. Il est double, vraisemblablement. D'une part signaler aux militaire serbes de Bosnie que l'état-major de l'Otan n'ignore rien de la reconstitution, express, grâce à la diligence de l'armée yougoslave, de l'intégralité de son infrastructure de défense démolie lors des raids aériens du mois de septembre. Mais que fermer les yeux sur ce discret réarmement ne signifie pas supporter la moindre provocation. D'autre part, et surtout, réaffirmer son autorité dans une période délicate. Rien n'est plus difficile que maintenir le calme sur le terrain militaire, lorsque la politique semble s'engager dans une impasse. Or, depuis les accords de Genève et de New York, les négociations semblent piétiner