Rome,
de notre correspondant Le président du conseil italien, Lamberto Dini, a ouvert au Parlement le débat sur le budget 1996 et réaffirmé son intention de remettre son mandat au chef de l'Etat, une fois terminé le programme de gouvernement concocté il y a bientôt un an. Le Premier ministre était attendu au tournant. Seuls les syndicats avaient accueilli avec faveur le projet de budget, et son adoption par les deux Chambres aurait pu se révéler pleine d'embûches. Silvio Berlusconi, Gianfranco Fini et les autres leaders du centre droit contestent non seulement ce projet de loi de finances mais restent toujours méfiants à l'égard de Dini, considéré comme l'«atout» aux mains du président de la République, Oscar Luigi Scalfaro, pour repousser aux calendes grecques les élections législatives. La droite a donc fait savoir qu'elle voterait le budget seulement si le gouvernement s'engageait à démissionner à une date clairement établie et le plus tôt possible. Au contraire, les partis de centre gauche se bornent à demander des «petites retouches» au texte, mais ils souhaitent que le président du Conseil prolonge son bail avec le soutien d'une majorité «politique et non plus technique», allant de la Ligue du Nord au PDS de Massimo D'Alema. Lamberto Dini a donc relevé ce double défi et largement gagné la partie. Le frêle économiste «florentin» a pu montrer tout son talent de maître de l'esquive. En une demi-heure, il a réussi à convaincre la droite qu'il partira en mars «à peine ter