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Libération
Interview

Gareth Evans: «Nous ne voulons pas chasser la France du Pacifique»Le chef de la diplomatie australienne prône le dialogue avec Paris.

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publié le 6 octobre 1995 à 9h42

New York, de notre correspondant

Gareth Evans, le ministre des Affaires étrangères australien, s'en est pris une nouvelle fois, lors de son discours à la tribune des Nations unies cette semaine, aux essais nucléaires, en demandant à la France et à la Chine de les interrompre immédiatement. L'Australie s'apprête à soutenir à l'ONU une résolution en ce sens qui, selon lui, est pour l'instant plutôt bien accueillie.

De retour de l'ONU, Hervé de Charette, le ministre français des Affaires étrangères, a affirmé que la France n'était pas si isolée au sein de la communauté internationale. Quittez-vous New York avec un sentiment similaire?

Absolument pas. Le sentiment général ici, tel qu'il ressort d'entretiens bilatéraux avec plus de 70 ministres des Affaires étrangères, est que (la décision française) était une très mauvaise décision. Les seules différences portent sur la volonté de le dire ­ ou non ­ en public. Les pays bénéficiant d'aides au développement en provenance de la France ou aspirant à une relation plus étroite avec l'Union européenne sont très prudents. Mais ils sont très minoritaires: la résolution sur les essais que nous préparons devrait recueillir un soutien extrêmement large. Il faudra, bien sûr, rechercher un équilibre entre la nécessité d'exprimer la protestation dans des termes forts et celle d'obtenir une adhésion aussi importante que possible: il s'agira donc probablement de «déplorer vivement» plutôt que de «condamner» ces essais. Pour les mêmes raisons, nous