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Libération

Un pape tout politique en Amérique. A New York, il a plaidé pour l'ouverture du pays et l'aide aux pauvres.

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publié le 7 octobre 1995 à 9h30

Washington,

de notre correspondant Jean Paul II est arrivé à New York mercredi, pour la première fois depuis seize ans, pour une visite qui l'a notamment conduit à la tribune des Nations unies et l'a fait entrer de plain-pied dans le débat politique américain, où ses propos sur la nécessité de maintenir l'«ouverture» du pays et sa générosité face aux immigrés, ainsi que l'aide aux plus pauvres, sont déjà disséqués d'un bout à l'autre de l'éventail politique. Et un entretien privé avec le président Bill Clinton, dès mercredi à Newark ­dans le New Jersey, banlieue de New York, où l'avion pontifical avait atterri­ a souligné que l'ambiance générale de la visite papale a été délibérément placée sous le signe des convergences entre l'administration américaine et le Vatican, et qu'on a décidé de taire momentanément les désaccords traditionnels, qui avaient parfois pris des allures de crise, sur l'avortement ou la contraception. La récente Conférence internationale des femmes, à Pékin, avait d'ailleurs déjà marqué le signe de cette volonté mutuelle de coopération. Schématiquement, en parlant de la famille plus que de l'avortement, Clinton et Jean Paul II trouvent un terrain d'entente qui permet accessoirement au président américain de se placer avantageusement dans l'éternel débat sur les valeurs familiales qui traverse la vie politique américaine.

Dès son arrivée à Newark, le pape a mis délibérément les pieds dans le plat en prenant position dans le débat en cours sur l'immigratio