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Libération

Mobutu va à l'ONU gagner ses galons de démocrate. Le président a accepté la tenue d'élections au Zaïre.

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publié le 9 octobre 1995 à 9h27

A point nommé, juste avant l'assemblée générale qui, le 22 octobre à

New York, fêtera le cinquantenaire des Nations unies, le maréchal-président Mobutu, bien décidé à participer au «plus grand sommet de l'histoire», annoncera la tenue prochaine d'élections au Zaïre. Avant la mi-octobre, le gouvernement zaïrois mettra en place un Comité national des élections (CNE), composé de dix membres, cinq de la «mouvance présidentielle», cinq de l'opposition. Ce comité, qui aura autorité sur les forces de l'ordre chargées du bon déroulement des opérations, organisera des élections, «dans les meilleurs délais» et en étroite collaboration avec le Centre Carter. C'est en effet, entre autres, ce dont le maréchal et l'ancien président américain sont convenus lors de leur rencontre, le 29 septembre, à Faro, dans le sud du Portugal.

Aboutissement de contacts suivis dont le but est la réhabilitation négociée du maréchal-président, la rencontre de Faro n'a pas seulement entériné des engagements précis au sujet des futures élections au Zaïre, qui devront se dérouler en présence d'observateurs étrangers et être financées, pour la moitié de leur coût, par la communauté internationale. Il y était également question de politique régionale, autour du Rwanda. Dans ce cadre, le président zaïrois s'est engagé à «faire cesser toute intimidation des réfugiés rwandais par des miliciens hutus», de même que tout trafic d'armes via l'est du Zaïre. Des observateurs de l'ONU seront autorisés à se déployer sur le