Philadelphie (Pennsylvanie), envoyé spécial
Edwin Scott a passé trois ans et demi de sa vie en prison. Edith Miller, quatre. Tous deux en sont sortis récemment sans traces pour leur casier judiciaire. Les policiers les mêmes qui s'étaient chargés de leurs arrestations (distinctes) pour trafic et détention de drogue s'étaient aussi chargés d'apporter les «preuves» avec eux, parce qu'on n'est jamais sûr de rien. La cocaïne «trouvée» au domicile de l'un, et de l'autre, avait donc été fournie par la police. Scott et Miller sont dehors, six policiers pour l'instant, car le compteur tourne sont dedans, après avoir plaidé coupable d'une série de crimes allant du vol pur et simple de cash au domicile des suspects désignés par eux mêmes, à la mise en place de fausses preuves dans les maisons ou voitures perquisitionnées. D'autres policiers s'étaient fait une spécialité du rançonnement d'automobilistes, arrêtés sous les prétextes les plus futiles. Après avoir fait mine de renifler de l'alcool dans l'haleine d'un de ceux qu'il arrêtait, un des policiers avait finement demandé: «Qu'est-ce que ça vaut pour vous, le fait de ne pas passer la nuit au poste?» Edwin Scott, aujourd'hui, réclame 3 millions et demi de dollars (17 millions de francs) à la ville de Philadelphie, coupable de ne pas avoir exercé ses pouvoirs de contrôle sur la police. «Que représente dans la vie d'un homme, 3 ans et demi en prison?», demande son avocat, Scott Dubin. Edith Miller, quant à elle, n'a pas encore déc