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Analyse

Comores: qu'est-ce qui fit courir Denard? L'hypothèse d'un groupe privé ayant commandité le putsch est la plus plausible.

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publié le 11 octobre 1995 à 9h24

Une semaine après l'intervention militaire française aux Comores qui

a mis fin au coup de force de Bob Denard, de nombreuses questions subsistent sur le montage de l'opération mercenaire, son objectif et ses commanditaires. En multipliant des déclarations contradictoires, Bob Denard a lui-même brouillé les pistes, ne restant constant que sur l'absence d'une «couverture» officielle française de son putsch. Dans les milieux du renseignement, personne n'adhère cependant à l'hypothèse d'une opération autofinancée par le condottiere, sans caution politique ni bailleur de fonds. Voici les trois scénarios successivement pris en considération: La France a monté le coup en donnant son traditionnel «feu orange» à Bob Denard, resté «le corsaire de la République». C'est la première hypothèse avancée, à chaud, notamment sur place, aux Comores, où les frasques de Bob Denard, en mission commandée par la France, ont rythmé l'histoire «indépendante» depuis 1975. A l'appui de cette thèse, plaidant la continuité des «coups fourrés» de la France en Afrique, deux types d'arguments ont été avancés: d'une part, la tutelle ominisciente de Paris, «qui ne pouvait pas ne pas savoir ce qui se tramait», et, d'autre part, les indices d'une collusion, voire d'un appui actif, relevés sur l'archipel. Ainsi, avant l'intervention militaire française, a-t-on fait état du vol suspect d'un FRAMX, un Transall de l'armée française qui, le mercredi 27 septembre, à la veille du débarquement des mercenaires, est venu