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COULISSES geneveGrandeur suisse

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publié le 11 octobre 1995 à 9h24

Victimes de la fin de la guerre froide, des sommets qu'a atteints le

franc suisse et de la concurrence avec Vienne, Bonn, La Haye, Séville et San Francisco, la diplomatie helvétique se prépare à défendre bec et ongles la place de Genève dans le système international. Mais la tâche s'avère rude, la Suisse n'étant membre ni des Nations unies ni de l'Union européenne. Les autorités helvétiques ont adopté la tactique du hérisson: conserver leurs traditionnels points forts en se repliant sur l'environnement, l'humanitaire, le commerce et la santé, quitte à ne plus se battre pour l'obtention de nouveaux sièges. Ainsi, le futur secrétariat sur l'interdiction des essais nucléaires devrait théoriquement filer à Vienne, après l'installation à La Haye de celui sur les armes chimiques.

La diplomatie suisse vient de rendre public un plan d'action, qui vise notamment à baisser le prix des loyers des organisations internationales, rehausser les privilèges diplomatiques au niveau des autres grandes capitales et subventionner le logement des diplomates originaires de pays désargentés. Nul ne sait comment seront choisis les heureux bénéficiaires, puisque la plupart des pays du tiers-monde connaissent de graves difficultés de trésorerie. Le secrétariat des Nations unies a prudemment refusé de participer à l'élaboration des critères de sélection.

Reste à savoir si ces mesures rendront Genève plus attractive aux yeux des organisations internationales perclues de dettes. L'Organisation mondiale de