Washington,
de notre correspondant La décision, annoncée lundi par Sam Nunn, sénateur démocrate de Georgie, de ne pas se représenter à l'expiration de son mandat en novembre 1996, est la dernière manifestation en date de la crise politique et intellectuelle du parti démocrate, en même temps qu'un coup dur pour le président Bill Clinton. Mais c'est aussi un signe du malaise politique plus général qui conduit certains des principaux architectes de la vie politique américaine du dernier quart de siècle à préférer, par fatigue et parfois par dégoût, des entreprises plus calmes et moins frustrantes.
Nunn s'est certes gardé de faire le procès de son propre parti à l'occasion de l'annonce de son retrait de la politique active. Mais le simple fait qu'un des principaux poids lourds du parti démocrate, élu au Sénat sans interruption depuis 1972, présenté tous les quatre ans comme un des grands présidentiables possibles, ait renoncé au Congrès, est un signe suffisant. Le départ de Nunn porte à huit le nombre de sénateurs démocrates qui ont déjà annoncé qu'ils ne se représenteraient pas une autre grande figure du parti, le sénateur du New Jersey Bill Bradley, avait lui aussi annoncé en août qu'il effectuait son dernier mandat. Bradley, à la différence de Nunn, avait lancé une vigoureuse attaque contre les deux principaux partis politiques américains, accusant les démocrates de mettre tous leurs espoirs dans l'extension du rôle de l'Etat, et les républicains de ne croire qu'au marché.
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