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Libération
Interview

«Il faut maintenir une grande fermeté». Pour Charles Millon, la force multinationale devra garantir la paix.

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publié le 12 octobre 1995 à 9h41

De retour d'une réunion de l'Otan à Williamsburg (Etats-Unis), le

ministre français de la Défense, Charles Millon, fait le point sur l'engagement international en Bosnie.

Les conditions sont-elles à vos yeux réunies pour que le cessez-le-feu soit durable?

Chacun des belligérants, pour des raisons qui lui sont propres, a intérêt aujourd'hui au cessez-le-feu. L'équilibre qui s'est établi sur le terrain entre eux doit permettre de le garantir. Du côté de la communauté internationale, il faut maintenir une attitude de grande fermeté. Si l'on tente de tirer des enseignements de la période récente, chacun mesure bien que pour faire face aux crises que nous allons obligatoirement devoir résoudre, seules la détermination et la fermeté des organisations internationales comme l'ONU ou l'Otan peuvent permettre de garantir la paix. Si elles hésitent, tergiversent ou ne veulent pas s'impliquer, elles laissent la porte ouverte à ceux qui préfèrent jouer la carte de la force. C'est une leçon de l'histoire récente qui nous a été donnée. Le droit ne peut être protégé que s'il existe internationalement une volonté inébranlable.

Les raids de l'Otan sont-ils le bâton du gendarme international pour faire respecter les accords?

Il y a des cas où seul le recours à la force peut préserver la paix. Je n'ai cessé de dire qu'il fallait, dans certaines conditions, savoir établir un rapport de force militaire sur le terrain pour ouvrir la voie des négociations. Il existe aujourd'hui un consensus internationa