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Libération

L'Italie s'apprête à durcir sa politique d'immigration. La réforme de la loi divise tous les partis politiques.

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publié le 12 octobre 1995 à 9h22

Rome,

de notre correspondant L'Italie entend bien rester un pays d'accueil, mais le gouvernement s'apprête à durcir considérablement sa politique en matière d'immigration. «Solidarité et changement»: autour de ces idées-forces exprimées lundi par le président Oscar Luigi Scalfaro, une majorité s'est formée, en dépit de clivages et de polémiques au sein de chaque parti.

«Voici la bombe!», «Alerte aux immigrés»: la presse n'a pas fait dans la nuance pour présenter une situation devenue très tendue dans plusieurs banlieues. Une série de faits divers récents, sans aucun lien entre eux, a mis le feu aux poudres: des viols commis à Milan et à Rome par des Roumains et des Albanais; des coups de couteaux échangés entre dealers maghrébins à Bologne et à Turin; près de Florence, l'hostilité des habitants à l'ouverture d'un nouveau camp d'accueil pour les Roms.

Les dirigeants politiques ont réagi en ordre dispersé. Selon les syndicats, les méfaits de «criminels» ne doivent pas se répercuter sur les milliers d'immigrés en situation régulière, qui sont un moteur pour l'économie. Comme par exemple à Brescia, qui ne peut plus se passer de ses 17.000 salariés «étrangers». Pour Sergio Cofferati, le leader du syndicat CGIL, «la société multiethnique est là, on ne pourra plus revenir en arrière». Une opinion assez partagée dans les rangs de la gauche et des écologistes, qui mettent en garde contre l'amalgame immigré-délinquant et le risque d'une dérive raciste. Cependant, les maires, y compris ce