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Libération
Reportage

La Chine fait main basse sur Hong-kongPékin étend son influence sur la vie de la colonie britannique, qui lui reviendra en 1997.

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publié le 13 octobre 1995 à 9h19

Hong-kong, envoyée spéciale

Tous les matins, les milliers de Hong-kongais qui viennent travailler sur le territoire chinois, au niveau de Shenzhen, doivent passer sous «l'horloge». Enorme, suspendue au-dessus de la passerelle piétonnière qui enjambe la frontière, l'horloge égrène inexorablement le nombre de jours et de secondes qui restent à la colonie britannique avant d'être rétrocédée à la Chine, le 1er juillet 1997. Immanquablement, les voyageurs lèvent le nez et rajustent leur cravate, comme avant d'entrer dans une salle d'examen.

L'heure du remariage approchant, les deux économies sont de plus en plus intimement imbriquées. Les Hong-kongais sont les premiers investisseurs sur le continent chinois (40 milliards de dollars, 70% des investissements étrangers) et réciproquement la Chine est passée cette année au premier rang des acteurs économiques sur le territoire. Avec 25 milliards de dollars investis, le continent contrôle déjà 15% de l'économie de la colonie, plus de 20.000 entreprises et 90.000 employés. «Les grosses entreprises dépendant du gouvernement central, les provinces et les municipalités se ruent sur Hong-kong pour acheter des terrains, elles en possèdent environ 5%», estime Chun Ying Leung, directeur d'une agence immobilière spécialisée dans ces opérations.

D'autres manifestations de la montée de la présence chinoise sont également perceptibles. Elles traduisent la mutation progressive de la société. Ainsi, dans les ruelles, entre deux enseignes lumineuses e