Grosse déception à Vienne, où la conférence organisée sous l'égide
de l'ONU, et qui pouvait déboucher sur un bannissement des mines antipersonnel, s'est achevée hier sur un constat d'échec. A dire vrai, le risque existait, devant la volonté des gros producteurs et exportateurs de mines de conserver le statu quo. Ces pays, au premier rang desquels la Chine, l'Inde, le Pakistan, la Russie et le Mexique, avaient fait part depuis longtemps de leur refus d'accepter un contrôle international sur ces armements. Ils s'opposaient également, comme les Etats les plus développés, à une interdiction immédiate de l'emploi des mines dans des conflits intérieurs, et se trouvaient être les plus farouches adversaires de l'interdiction immédiate des mines indétectables. Ces pays dénonçaient la volonté de certains Etats de limiter considérablement les effets des mines, particulièrement désastreux à long terme sur les civils, en ne produisant plus que des engins s'autodétruisant quelques jours après leur mise en place. Et comme l'ONU souhaitait que la conférence se solde par une position consensuelle, il a bien fallu que ses animateurs acceptent, hier soir, de tirer la conclusion logique de cette attitude intransigeante. Les délégations se contentèrent donc de chercher une date pour se retrouver, sans doute à Genève vers la mi-décembre, mais on voit mal comment un échec en octobre pourrait se transformer en succès deux mois plus tard...
La pilule sera amère pour le gouvernement français, qui avait