Stupeur. Rupture de stock dans les fusées russes, pour cause de
rupture de fric. Pas de Soyouz 3,3 millions de dollars (16 millions de francs), de source officielle russe , pas de montée de cosmonautes en orbite. Et l'équipage, à bord de la station spatiale Mir depuis un mois et demi, en pleine mission prestigieuse et européenne Euromir c'est l'Allemand Thomas Reiter qui tourne là-haut pour le compte de l'Europe , va être prié de séjourner quarante-quatre jours supplémentaires dans l'espace. Plus question, donc, sauf négociations financières nouvelles (lire interview ci-dessous) de redescendre sur le plancher kazakh le 7 janvier, comme prévu, mais prière d'attendre que les suivants, Youri Onufriyenko et Youri Ousachev, aient enfin leur fusée pour prendre la relève. A part ce pauvre Sergueï Krikaliev, qui avait continué de tourner deux fois plus longtemps que prévu pour cause de putsch moscovite parti d'URSS le 18 mai 1991, il retombait sur le Kazakhstan en mars 1992, puis réintégrait sa Russie natale et à part quelques petites rallonges d'un ou deux jours sur les vols de navette, ça ne s'est jamais fait de rester autant là-haut de manière imprévue. Mais est-ce aussi imprévu? A Paris, le porte-parole de l'ESA (Agence spatiale européenne), Franco Bonacina, affirme que, «depuis le début de la mission, c'était une des options envisagées et que cette annonce ne nous prend pas par surprise». Allant même, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, jusqu'à soutenir que cet