Menu
Libération

COULISSES-LA HAVANE Castro, fidèle à sa cause

Article réservé aux abonnés
publié le 16 octobre 1995 à 8h48

Fidel Castro prend son bâton de pèlerin pour plaider la cause de son

pays. En visite depuis vendredi à Montevideo, il participe, lundi en Argentine, au 5e sommet ibéro-américain de Bariloche (16 et 17 octobre), puis à Carthagène (Colombie) au 11e sommet des pays non-alignés, du 14 au 20 octobre. C'est à New York qu'il prononcera sa plaidoirie finale, douzième embargoorateur inscrit le 22 octobre à l'assemblée générale du cinquantenaire des Nations unies, dans la même séance que Clinton, les deux hommes se retrouvant ensuite à la table de Boutros-Ghali. Pion désormais inutile de la guerre froide, esseulé idéologiquement, Cuba n'en reste pas moins le paria de Washington et la cible d'un embargo imposé il y a trois décennies. L'effondrement de son économie accule Castro à solliciter les capitaux internationaux pour générer les devises nécessaires à la survie de l'île. Or l'embargo refroidit les investisseurs potentiels. Et les parlementaires américains, sensibles au lobby des anticastristes, veulent serrer davantage le noeud coulant par un arsenal de représailles contre les pays tiers commerçant avec La Havane. Cette menace suscite l'ire des Européens et des Latinos-Américains, qui y voient une insulte à la liberté du commerce. Ils estiment que l'embargo n'a d'autre effet que d'infliger des souffrances inutiles à la population et de renforcer le sentiment nationaliste autour de son chef, pérennisant ainsi le régime. C'est au contraire la multiplication des contacts avec Cuba qu