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Libération

Silvio Berlusconi, du pouvoir au prétoire. L'ancien président du Conseil italien sera jugé pour corruption en janvier.

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publié le 16 octobre 1995 à 9h15

Rome,

de notre correspondant Silvio Berlusconi sera jugé pour corruption. Ainsi en a décidé samedi le juge des enquêtes préliminaires qui a renvoyé devant le tribunal l'ancien président du Conseil, son frère Paolo et neuf autres inculpés dont un général de la «guardia di finanza» (la police financière), fixant aussi la première audience le 17 janvier prochain à Milan. C'est le dernier acte d'un feuilleton judiciaire qui, depuis onze mois, empoisonne l'Italie et marque peut-être le début de la fin de la carrière politique du magnat de l'audiovisuel. Dans sa première réaction, Berlusconi s'est dit «indigné mais serein»: «Je laisse aux Italiens la tâche de juger», a-t-il déclaré du centre sportif de Milanello où il était allé encourager son équipe de foot, le Milan AC, à la veille du match au sommet contre la Juventus des Agnelli.

Les faits concernés remontent à la période 1989-1992 et l'impliquent en tant que président de Fininvest, son empire de communication. Certains, parmi ses plus proches collaborateurs, auraient acheté au prix de 380 millions de lires (environ 1,2 million de francs) la bienveillance des inspecteurs de la «guardia di finanza» lors des contrôles effectués dans quatre sociétés du groupe. Le patron de Fininvest a toujours «juré sur la tête de ses enfants ne pas avoir été informé des faits».

Mais pour les procureurs du pool Mani pulite (Mains propres), Berlusconi ne pouvait pas ne pas savoir, compte tenu de son rôle et de sa personnalité. Il est en effet de noto