Sarajevo, envoyé spécial
Plombier municipal n'a jamais été la vocation de Samir Kuric. A Foca, sa ville natale, il greffait des pommiers sur un lopin de terre. Samir est un réfugié à Sarajevo. Il avait voté SDA (Parti de l'action démocratique) aux premières élections, il est inscrit au SDA, mais il ne paie aucune cotisation. Il travaille à la mairie pour bénéficier d'un logement réquisitionné. Il ne sait pas si son adhésion au parti l'a favorisé, mais admet: «De toute façon, je suis musulman, alors c'est bien pareil.»
Saïd tient une épicerie dans le vieux quartier Hrastovi qui domine la ville. Lui non plus ne participe pas aux réunions du SDA, «parce qu'il n'y en a pas», mais anime la section locale de Preporod, une association culturelle religieuse. Il explique: «Il est vrai que ce parti est profondément marqué par l'islam. Toutefois le rapport entre la religion et le SDA a beaucoup évolué avec la guerre. Au début, le religieux était beaucoup mieux structuré que le parti. Les imams et les muftis y étaient donc prépondérants. Avec la guerre, les politiques et les militaires ont peu à peu gagné leur indépendance. Mais d'un point de vue financier et culturel, l'imbrication est forte.»
A Zenica le 3 août dernier, le président Alija Izetbegovic propose au Parlement une réforme de la Constitution. Le président de la République, normalement désigné par un collège présidentiel de représentants musulmans, serbes et croates, sera dorénavant élu par le Parlement. Alija Izetbegovic joue s