Si, en vérité, j'ai offensé le peuple juif, je ne peux leur dire que
je suis désolé d'avoir dit la vérité, car c'est pour cela que les prophètes sont envoyés. Suis-je antisémite quand je dénonce les péchés d'Israël?» Quand Louis Farrakhan, l'autoproclamé prophète et leader de la secte la Nation de l'Islam, tente de se départir de son antisémitisme, il y retombe avec une constante régularité. Ainsi, dans l'interview qu'il a accordée, la semaine dernière, à l'hebdomadaire US News and World Report, il a une nouvelle fois, avec une ambiguïté contrôlée, qualifié Hitler de «malfaisant grand homme». Bien loin du thème de réconciliation censé être le mot d'ordre de la marche d'hier, la dénonciation des juifs (qu'il qualifia de «suceurs de sang» de la communauté noire) est l'un des leitmotiv de ses discours: la vision du monde selon Farrakhan est celle d'une race noire supérieure et «divine» que les autres races inférieures tentent de dominer.
Son credo est celui d'une vaste conspiration dans laquelle Blancs, chrétiens et juifs mais aussi Arabes et Asiatiques sont engagés.
Depuis son attitude ambiguë lors de l'assassinat de Malcolm X dont il avait déclaré en public qu'il «méritait de mourir», de nombreux nuages entourent cette secte née aux Etats-Unis et qui s'affirme islamique (sinon musulmane) et celui qui, depuis le milieu des années 60, en a pris progressivement le contrôle. Le nombre exact de ses membres, ces hommes en costumes sombres uniformes et noeuds papillons uniformes et