A un mois de législatives anticipées qui risquent de confirmer le
poids décisif de la droite nationaliste, l'Autriche est à nouveau confrontée au terrorisme d'extrême droite. Deux personnes ont été blessées hier par des lettres piégées, et une troisième lettre a été interceptée avant de parvenir à son destinataire, selon le chef de la police, Michael Sika.
Alors que se tient dans la capitale le procès de deux néonazis accusés d'être les responsables d'attentats du même genre en décembre 1993, le message est clair: ce sont, une nouvelle fois, des étrangers ou des personnes engagées de près ou de loin dans le combat pour le respect des droits des étrangers qui sont visées. L'une des victimes de l'attentat d'hier est, en effet, Maria Loley, une assistante sociale de 71 ans connue pour son travail auprès des réfugiés: elle a été distinguée à ce titre par le HCR et a reçu en 1995 le prix autrichien Bruno Kreisky pour les droits de l'homme. La lettre a explosé dans le bureau de poste de Poysdorf, la blessant aux deux mains. L'autre victime est un médecin d'origine syrienne, Mahmoud Abou Roumie, 47 ans, installé en Autriche depuis trente ans. La lettre a été envoyée à son cabinet, à Stronsdorf; il souffre de blessures graves à la main droite. La troisième lettre, interceptée, était destinée à un gynécologue chinois.
Ces deux dernières victimes viennent alourdir le bilan du terrorisme d'extrême droite en Autriche qui se monte à une douzaine de blessés et quatre morts, tous tziganes (da