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Libération

Les hommes russes meurent de plus en plus jeunes

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publié le 18 octobre 1995 à 9h11

La crise sociale et sanitaire en Russie a une conséquence démographique spectaculaire: les hommes y meurent de plus en plus jeunes, en moyenne treize ans avant les femmes, selon l'Institut national d'études démographiques (1). Leur espérance de vie est passée de 62,2 ans, à la fin des années 50, à 58,6 ans en 1993 (en données corrigées de probables erreurs d'enregistrement), tandis que celle des femmes passait de 70,7 à 71,6 ans. L'écart entre l'espérance de vie des hommes et des femmes russes est sans doute le plus important du monde.

L'élargissement du fossé entre les sexes est essentiellement dû à trois causes: les morts cardiovasculaires, les cancers et les morts violentes. L'importance de la mortalité cérébrovasculaire en Russie, comparable à celle des pays de l'Est, correspond sans doute à la non-prise en charge des personnes âgées. Pour les deux sexes, les tumeurs occupent la deuxième place dans les causes de mortalité, mais ont régressé chez les femmes.

Quant aux morts violentes, dans lesquelles sont classées la plupart des morts liées à l'alcool, elles ont varié de façon chaotique au cours des vingt-cinq dernières années, pour augmenter en 1992-1993. C'est en tout cas le principal facteur de différence de mortalité entre les sexes, surtout aux plus jeunes âges, devant les maladies cardiovasculaires dont le poids s'alourdit à tous les âges.

L'évolution de la mortalité apparaît d'autant plus négative en Russie que la situation s'est nettement améliorée ces dernières ann