Genève, de notre correspondant Dès le 1er avril prochain, les performances et l'ardeur au travail des 3.000 fonctionnaires des Nations unies à Genève et, à terme, des 15.000 employés de l'ONU installés dans les grandes capitales seront dûment quantifiées. Des superviseurs distribueront des notes de 1 (excellent) à 5 (très mauvais) pour le travail accompli. Leur travail sera lui-même soumis à évaluation, tout comme celui de Vladimir Petrovsky, directeur de l'Office genevois des Nations unies, qui sera noté par le secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali. Ce dernier sera le seul à échapper à ce nouveau système d'évaluation des performances qui vise à insuffler du dynamisme à la lourde bureaucratie onusienne.
Conçu par le secrétariat de l'ONU en consultation avec l'association du personnel, ce système d'évaluation veut introduire «une culture du management» dérivée de celle des multinationales. Un électrochoc bienvenu, à en croire Boutros-Ghali, qui avait jadis déclaré que «la moitié des employés de l'ONU à Genève ne fichait rien» avant de retirer rapidement ses propos devant l'ampleur des réactions.
Parmi douze candidats, c'est une firme de consultants suisse, Mannet, qui a été choisie pour dispenser la formation à Genève, New York, Vienne et Bangkok. Alors que les Nations unies souffrent d'une piètre image et sont victimes d'un déficit abyssal de 3,2 milliards de dollars, cette réorganisation est perçue comme un impératif. «En définitive, l'ONU n'a pas le choix. Elle