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Libération

Andreï Kozyrev sur la corde raideEltsine a fait allusion au limogeage du chef de la diplomatie russe.

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publié le 20 octobre 1995 à 9h07

Moscou,

correspondance Déjà critiqué à plusieurs reprises ces dernières semaines, le ministre russe des Affaires étrangères est pour la première fois menacé directement de limogeage par Boris Eltsine. Pour la troisième fois depuis début septembre, le chef de l'Etat russe s'est dit «insatisfait de l'activité du ministère des Affaires étrangères». Et, dans une formulation ambiguë, il a fait allusion, hier dans un entretien avec quelques journalistes à la veille de son départ pour Paris, au limogeage d'Andreï Kozyrev. «Il faut d'abord trouver une candidature adéquate au poste», a déclaré Boris Eltsine, en ajoutant toutefois que «Kozyrev continuait de travailler». Mais plus que la personne du ministre, c'est sa politique de coopération avec l'Occident qui est mise en cause.

Andreï Kozyrev est le plus ancien ministre du président Boris Eltsine. Nommé chef de la diplomatie de la Russie soviétique en 1990, il incarne depuis une politique de rapprochement avec les pays occidentaux. Cet homme de 44 ans à la voix douce et s'exprimant dans un anglais parfait était à l'image de la nouvelle Russie ouverte vers l'Ouest. Un «occidentalisme» qui lui a valu, dès 1992, les critiques des nationalistes qui l'accusent de ne pas imposer la Russie comme une grande puissance. Interrogé dimanche lors de l'émission télévisée Itogi, Andreï Kozyrev attribuait «sa longévité politique» à la permanence de sa ligne diplomatique. Seulement, en cinq ans, si Andreï Kozyrev est «resté le même», la diplomatie ru