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Libération

L'ennemi public numéro un arrêté en Afrique du Sud. Moses Sithole est accusé du meurtre de 38 femmes.

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publié le 20 octobre 1995 à 9h06

Johannesburg,

de notre correspondant Piégé au fond d'une ruelle sombre de la banlieue de Johannesburg, peu avant 23 heures mercredi soir, Moses Sithole, un Noir de 31 ans, a refusé d'obtempérer aux tirs de sommation des policiers. Au contraire, il s'est rué sur eux, une hache à la main. Il a fallu lui loger trois balles dans le corps pour stopper son élan.

Sithole a été hospitalisé sous haute surveillance, et magistrats et policiers se pressent au chevet de l'ennemi public numéro un, que toute l'Afrique du Sud recherchait depuis quinze mois: «Heureusement, il est vivant et pourra se présenter devant le jury», se félicite Reg Crewe, porte-parole de la police sud-africaine. Le brigadier est soulagé car ses hommes, qui ont la gâchette facile, n'ont pas dérapé cette fois-ci. L'an dernier, David Selepe ­ «L'étrangleur d'Atterigeville» ­, soupçonné d'avoir violé et tué douze jeunes femmes, avait été sommairement abattu lors d'une reconstitution des faits.

Avec Moses Sithole, les limiers sud-africains pensent tenir «le tueur de Boksburg», auteur du viol et du meurtre d'au moins 38 jeunes femmes noires. Et Tamsen De Beer peut prendre un peu de repos et manger normalement: cette jeune journaliste de 24 ans du quotidien The Star vivait un véritable cauchemar depuis que la standardiste du journal lui avait passé un appel anonyme, il y a deux semaines. «Bonjour, je suis l'homme que tout le monde cherche!»

Flanquée d'un policier qui a mis sur écoute ses conversations, Tamsen a campé quasimen