Menu
Libération

Le ministre italien de la Justice censuré par le Sénat

Article réservé aux abonnés
publié le 20 octobre 1995 à 9h06

Filippo Mancuso, le ministre de la Justice italien qui s'est

illustré par ses menées contre les juges anticorruption du parquet de Milan, a été censuré hier au Sénat par sa propre majorité: sur 184 votants, la motion de censure a recueilli 173 oui, 3 non et 8 abstentions. Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, et Alliance nationale ont refusé de participer au vote, en signe de protestation. Les partisans du pool «Mains propres» exultent d'avoir enfin obtenu la sanction de ce Garde des sceaux. La situation d'un ministre censuré par sa propre majorité gouvernementale est sans précédent dans l'histoire italienne. Mancuso n'envisage pas de démissionner et a attaqué la motion de censure devant la Cour constitutionnelle, sûr qu'elle n'est pas recevable. Le chef du gouvernement, Lamberto Dini, se retrouve donc dans une situation délicate et le chef de l'Etat, Oscar Luigi Scalfaro, a annulé son voyage à New York pour le 50e anniversaire de l'ONU. Les deux hommes se sont vus hier. Le président de la République a signé hier un décret conférant à Lamberto Dini, l'intérim du ministère de la Justice.

Dans sa chute, Mancuso a été égal à lui-même. Mercredi, il a ouvert une nouvelle enquête disciplinaire à l'encontre du procureur de la République de Milan, Francesco Saverio Borrelli, pour violation du secret de l'instruction dans l'affaire Berlusconi.

Dans son discours au Sénat, Mancuso a mené une véritable charge contre le président de la République, Il a révélé les jugements peu flatte