Non loin de la place d'où un saint Antoine de pierre bénit Lisbonne le Franciscain est le patron de la capitale portugaise , se tient, ce dimanche matin, une cérémonie bien peu catholique. Vu de l'extérieur, l'Alvalade est un cinéma désaffecté. La salle est à moitié pleine. Devant l'écran où s'inscrit en lettres d'or Jésus-Christ est le Seigneur, s'agite un jeune homme replet et cravaté, micro collé aux lèvres. Les bras levés au ciel, l'assemblée chante en choeur. «Montrez votre amour à Dieu», clame l'officiant. Docilement, les fidèles s'approchent de la scène. Un à un, ils déposent l'enveloppe qui contient leur obole sur une table où un chandelier à sept branches voisine avec des calices.
Même heure, dans un autre quartier. L'Imperio, une salle de spectacle transformée en lieu de culte par l'Eglise universelle du royaume de Dieu (IURD), attire une foule compacte, familiale, de celles que l'on rencontre dans les églises catholiques. Le bispo (l'évêque) a la voix rauque, un accent brésilien et un look d'animateur de supermarché. Sauf qu'il vend bibles et cassettes vidéo mystiques. Entre deux chants, il fait jouer une scène de l'Evangile par ses assistants, destinée à démontrer que Jésus «qui va revenir» aime ceux «qui donnent dans la joie». Dans la foulée, il fait de la publicité pour un voyage en Israël, «la terre de Jésus», organisé par l'IURD. De charmants jeunes gens encadrent les fidèles, lancent les aplaudissements, ramassent les enveloppes. Il est déjà midi quand