New York,
de notre correspondant Dimanche soir, Fidel Castro avait troqué le costume bien taillé dans lequel il était apparu à l'ONU et sur CNN contre le treillis. «Comment pouvais-je retourner à Harlem en cos-tume business?», deman-da-t-il aux quelque 1.300 personnes invitées à l'écouter dans l'église baptiste abyssinienne de Harlem. Mais si, dans l'église, les fidèles étaient enthousiastes, la seconde visite du président cubain dans le quartier noir était loin de reproduire l'ambiance de sa première visite à l'ONU en 1960. Il avait alors déménagé à l'hôtel Theresa de Harlem, où le quartier l'avait alors accueilli en héros. Et c'est là qu'il avait reçu Krouchtchev et Malcom X. «C'est le 35e anniversaire. Mais je suis toujours exclu, laissé à part des dîners et des banquets, comme si rien n'avait changé pendant toutes ces années, comme si c'était toujours la guerre froide», a-t-il affirmé, rappelant qu'il n'avait été invité ni au dîner organisé la veille par le maire de New York, ni au cocktail de Bill Clinton. Mais 1995 n'est pas 1960 et, cette fois, à l'exception de quelques voisins largement indifférents et de quelques dizaines de supporters, ce sont des dizaines de policiers chargés d'assurer sa sécurité qui étaient là pour l'attendre.
Pourtant, malgré l'embargo contre Cuba, réaffirmé à plusieurs reprises par Clinton, la visite de Castro a permis de révéler à quel point dans les milieux d'affaires américains sa popularité s'est considérablement accrue: sa poignée de main