New York, de notre correspondant
Les caisses de l'ONU sont vides et, si les moquettes ont été changées, pour le cinquantième anniversaire, la crise financière est le problème numéro un auquel se heurte aujourd'hui l'organisation. «Il n'est pas acceptable, a affirmé Jacques Chirac, hier à la tribune, que de nombreux pays et, notamment, le premier d'entre eux, en laissant s'accumuler les arriérés, conduisent à la faillite une organisation dont les chefs d'Etat de la terre entière, dans un mouvement sans précédent, sont venus ici affirmer le caractère irremplacable.» Comme l'avait rappelé la veille le secrétaire général, Boutros Boutros-Ghali, cette situation assombrit sensiblement les festivités. A la fin septembre, il manquait 3,2 milliards de dollars dans les caisses de l'ONU et la majorité des chefs d'Etat qui se pressaient hier pour la photo de famille n'avaient pas réglé leur dette: seulement 80 des 185 membres avaient versé leur contribution et beeaucoup sont en retard de plus de deux ans. «Les Nations unies n'ont ni capital, ni réserves. Autrement dit, nous n'avons d'autres solutions que de réduire nos dépenses... ou ne pas payer nos créanciers», explique Joseph Connor, l'Américain nommé en mai pour prendre en main le dossier de la gestion de l'organisation. La nomination de cet ancien patron de la société d'audit comptable Price Waterhouse (premier homme d'affaires à ce poste) est d'autant plus symbolique que les Etats-Unis, premiers à critiquer le fonctionnement burea