Triomphe socialiste, droite populiste en forte progression,
effritement du centre, extrême droite et écologistes en fort recul, plus forte représentation des femmes, c'est le verdict des législatives helvétiques du week-end. Avec une participation qui n'a jamais été si faible (moins de 45%), c'est donc un message extrêmement polarisé que les électeurs suisses ont envoyé à la classe politique. Les Suisses ont voté à la fois «utile» et pour des grands partis qui leur ont délivré un message clair. Que ce soit le discours proeuropéen des socialistes qui deviennent, avec 53 sièges (+12), le premier parti de Suisse, ou celui de la droite musclée et antieuropéenne de l'Union démocratique du centre (+5). L'UDC a su attirer à elle les voix de l'extrême droite. Ce sont les questions européennes et sociales qui ont servi de marqueur politique. Quant aux grandes formations de centre droit qui ont distillé un message ambigu, jouant la fois sur leur ouverture européenne et sur la crainte sécuritaire, elles ont en été pour leurs frais.
Les conséquences de ce scrutin sont contradictoires. Elles placent la coalition gouvernementale gauche-droite, qui gouverne la Suisse depuis 1959, dans une situation de déséquilibre. Deux des quatres partis au pouvoir (les socialistes et l'UDC) sont représentés au Conseil fédéral, tout en tenant un langage protestataire. A terme, ces contradictions semblent difficilement compatibles avec le maintien de «la formule magique» (la coalition gouvernementale) qui a