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Libération
Analyse

La presse américaine fustige l'immobilisme de la France. Là aussi, la cote de Jacques Chirac est au plus bas.

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publié le 25 octobre 1995 à 8h58

Washington,

de notre correspondant Malgré son habituel charisme télévisuel (sourire figé, mâchoire serrée, menton crispé), Jacques Chirac a au moins réussi lundi soir, l'espace d'un instant, à effacer une image tenace: celle du dirigeant politique français ombrageusement réfugié sur la pratique exclusive de sa propre langue, ignorant toutes les autres, et rétif aux interviews (lire également l'Après Coup en page 42). C'est en bon anglais, datant de son séjour de jeunesse aux Etats-Unis, que le président français a répondu pendant une demi-heure, en direct, aux questions du célèbre interviewer maison de CNN, Larry King («Nous avons la première interview qu'un président français ait jamais donné en anglais à une chaîne de télévision américaine nationale! Jacques Chirac. Demain, Mario Cuomo et Tony Bennett!») A l'aise dans sa langue d'un soir, avec à peine, ici ou là, un ou deux trous de mémoire («the next printemps»), Chirac a réussi à expliquer les positions françaises, sur la Bosnie, les essais nucléaires, ou la crise algérienne, sans céder sur le fond, et en réussissant à être le plus clair qu'il était possible, du moins pour une opinion américaine. Tout au plus, dans un apparent désir de plaire, a-t-il attribué au passage à Bill Clinton une qualité que personne, à ce jour, n'avait encore remarquée: celle d'être «clair» et de «savoir ce qu'il veut».

L'émission intervenait à un moment où la cote de Chirac, et de son Premier ministre Alain Juppé, a subi dans la presse et les m