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Libération

Les Italiens repartent en campagne. Le gouvernement de Lamberto Dini risque de tomber aujourd'hui.

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publié le 26 octobre 1995 à 8h56

Rome,

de notre correspondant Dans un climat dramatique, la campagne électorale a de facto commencé. Indépendamment du résultat du vote sur la motion de censure contre le gouvernement Dini, les principaux leaders politiques, qui se relaient depuis mardi soir à la tribune de la Chambre des députés, s'adressent désormais directement aux électeurs. Les Italiens sont vissés devant la télévision, qui retransmet les débats en direct: le débat du 18 octobre sur la motion de censure contre le ministre de la Justice, a été suivi par 15 à 20 millions de téléspectateurs.

Le gouvernement Dini devrait être mis en minorité aujourd'hui, quand, le débat clos, on passera au vote des députés. Les derniers pronostics donnent toujours l'opposition gagnante, grâce à l'entente «contre nature» entre le centre droit de Silvio Berlusconi et l'extrême gauche néocommuniste de Fausto Bertinotti. L'écart n'est que de 4 ou 5 voix, et la chasse aux indécis est devenue frénétique. Grands séducteurs et corrupteurs professionnels de chaque camp promettent frous-frous et cotillons, un week-end sous les tropiques avec un top model, des circonscriptions électorales sûres, et même un maroquin ministériel. «Un spectacle indigne», tonne Pino Tatarella, le n$ 2 d'Alliance nationale, les ex-fascistes.

L'enchaînement des événements qui a amené l'Italie au bord de la paralysie institutionnelle et à un pas des législatives anticipées, a déjà fait des dégâts importants. Notamment dans les rangs de la gauche. Les «frères