Moscou,
de notre correspondant La campagne n'est pas officiellement ouverte qu'une ombre pèse déjà sur la légitimité des législatives russes du 17 décembre. Coup sur coup, la Commission électorale centrale (Tsik) a invalidé deux listes d'opposition, hier. Et pas des moindres puisqu'elle a exclu de la course parlementaire la formation ultra-nationaliste Derjava, dirigée par le général Alexandre Routskoï, l'ancien vice-président qui avait pris la tête de la fronde parlementaire d'octobre 1993, ainsi que la fraction démocratique Yabloko, fondée par l'économiste libéral Grigori Yavlinski et qui aligne 27 députés sur les bancs de la Douma, la Chambre basse de l'Assemblée.
Raison avancée à cette décision aux lourdes conséquences politiques: «Yabloko a retiré six candidats de sa liste sans obtenir leur accord préalable par écrit», explique Viktor Variouchkine, porte-parole de la commission, «une procédure qui viole les articles 37 et 42 du code électoral». Arguments immédiatement réfutés par Alexeï Zakharov. «Tous les documents nécessaires ont été présentés, assure la tête de liste de l'organisation pour Moscou, si la Commission électorale ne nous a pas enregistrés c'est parce que le pouvoir à peur de nous.» Le mouvement a décidé de faire appel devant la Cour suprême.
«Les élections tourneraient à la farce si Yabloko ne pouvait se présenter», estime l'ancien Premier ministre Egor Gaïdar, dirigeant du groupe démocrate modéré Choix de la Russie. Dans une déclaration à la chaîne NTV, il