envoyé spécial
C'est dans un lieu riche d'histoire que Jacques Chirac et John Major ont célébré hier la nouvelle solidarité opérationnelle franco-britannique: la base aérienne de High Wycombe,où, durant la Seconde Guerre mondiale, était installé le Bomber Command, organisateur des raids massifs contre le Reich allemand. Aujourd'hui, High Wycombe, qui abrite le Strike Command des pilotes de chasse de Sa Majesté, est désormais le tout nouvel état-major franco-britannique du groupe aérien européen (GAE). Ce dernier n'est encore que très embryonnaire: en tout et pour tout huit officiers (appartenant pour moitié à chacune des forces aériennes) et quatre sous-officiers oeuvrant essentiellement à des travaux de planification.
Quant aux moyens aériens propres de cette nouvelle structure, ils n'existent tout simplement pas, et seraient prélevés sur les deux armées de l'air en cas de besoin. Aux dires du colonel François Beck, chef d'état-major de cette «force», la principale fonction de son équipe consiste à «amasser des connaissances» sur les deux armées de l'Air, à «mettre au point des procédures». Ce n'est pas tâche aisée, si l'on en croit l'officier: «Il n'est pas simple d'apprendre les subtilités de l'autre...» Son adjoint, le group captain (colonel) Nigel Wood, confirme, avec un art consommé, tout britannique, du sous-entendu: «On commence, on réfléchit. Nous n'arrivons pas avec des idées toutes faites...»
Lorsque la décision de créer le GAE fut annoncée en juin dernier, il pouvai