Montréal,
de notre correspondant Moins de vingt-quatre heures après le rejet de son projet de faire du Québec un pays souverain, le Premier ministre indépendantiste Jacques Parizeau a annoncé mardi soir qu'il quittera ses fonctions de chef du gouvernement, de président du Parti québécois et de député à la fin de la session parlementaire en cours, en décembre ou janvier prochain.
Sa démission a pris la classe politique et l'opinion publique par surprise. Agé de 65 ans, Jacques Parizeau avait bien indiqué par le passé qu'il se retirerait en cas de victoire des fédéralistes. Mais l'écart infime entre les partisans d'un Canada uni et ceux d'un Québec souverain (50,6% contre 49,4%) laissait croire que, élu en septembre 1994 pour un mandat de quatre ans, il irait au bout de son mandat. «Avec mes qualités et mes défauts, j'ai contribué à conduire ce grand projet au résultat du 30 octobre. D'autres, maintenant, lui feront franchir la dernière frontière», a déclaré le Premier ministre, manifestement ému, dont les mains tremblaient.
Cet ancien haut fonctionnaire et professeur d'économie avait épousé, il y a vingt-cinq ans, la cause «souverainiste». Depuis, il n'a jamais dérogé à l'objectif de l'indépendance politique du Québec, réussissant à ranimer l'intérêt pour une option que l'on croyait dépassée, à lui donner «une nouvelle jeunesse» et à l'«inscrire dans la durée». Jacques Parizeau a toutefois nuancé son bilan en regrettant son incapacité «à faire en sorte qu'une proportion signific